« Je me promenais sur un sentier avec deux amis – le soleil se couchait – tout d’un coup le ciel devint rouge sang. Je m’arrêtai, fatigué, et m’appuyai sur une clôture – il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville – mes amis continuèrent, et j’y restai, tremblant d’anxiété – je sentais un cri infini qui passait à travers l’univers et qui déchirait la nature. » – Edvard Munch                                                                Cette série de dessins a été réalisé en 2019, et en 2021 (inspirée des Catacombes de Paris), au feutre noir dilué à l’eau sur papier bristol au format A4. C’est en pensant à Edvard Munch, peintre qu’il admire profondément, que Daniel Nikolic illustre en noir et blanc les thèmes sombres de la douleur, du désespoir, à travers les cris des silhouettes humaines en perdition, renvoyant leur angoisse à la Nature elle-même déchirée ; les branches des troncs d’arbres gesticulent avec effroi comme un symbole de la tragédie humaine. Les visages versent des larmes devant l’impuissance à stopper cet inexorable destin. Les ombres fantomatiques sombres et inquiétantes qui peuplent ces dessins semblent intemporelles, elles sont la partie de l’homme qui déambule éternellement et en vain, vers un futur et un horizon incertains, la vie secrète des apparences et des ombres.                                                                                                                    Artiste torturé qui exorcisait ses démons à travers sa peinture, Munch a peint à travers Le cri la difficulté de vivre, l’âme qui crie à l’agonie dans les ténèbres. Déchirant d’humanité, le cri est un miroir hypnotique dans lequel se reflète l’abîme de notre conscience, nos malaises et nos tourments. Empreint de violence et de malaise, fascinant et psychotique, son expressionnisme, influencé par le pessimisme de Nietzsche et Schopenhauer, traite avec désarroi de l’âme humaine, la douleur hantée par la maladie, la souffrance et la mort.