A la recherche du temps perdu
Tempus amissum quaerere
« Les vrais paradis sont les paradis qu’on a perdus. » – Marcel Proust
Cette série de dessins a été réalisé de 2018 à 2023, au feutre noir dilué à l’eau (avec du Tipp-Ex) et au fusain noir sur papier bristol au format A4. C’est à travers Balbec imaginé et rêvé par Marcel Proust dans A la recherche du temps perdu que Daniel Nikolic esquisse des ambiances de cette cité « intérieure » romanesque : ballades de promeneurs en costumes noirs, robes blanches de dentelles et ombrelles sur le bord de mer en ce début de 20ème siècle, avec baigneurs, le Grand-Hôtel et la plage « toute proche de ces côtes funèbres, fameuses par tant de naufrages qu’enveloppent six mois de l’année le linceul des brumes et l’écume des vagues ». Et dans chaque dessin, la silhouette du Narrateur de la Recherche, en spectateur et témoin privilégié.
« Autrefois j’eusse préféré que cette promenade eût lieu par le mauvais temps. Alors je cherchais à retrouver dans Balbec… de belles journées étaient une chose qui n’aurait pas dû exister là, une intrusion du vulgaire été des baigneurs dans cette antique région voilée par les brumes. Mais maintenant, tout ce que j’avais dédaigné, écarté de ma vue, non seulement les effets de soleil, mais même les régates… je l’eusse recherché avec passion pour la même raison qu’autrefois je n’aurais voulu que des mers tempétueuses, et qui était qu’elles se rattachaient, les unes comme autrefois les autres, à une idée esthétique. C’est qu’avec mes amies nous étions quelquefois allés voir Elstir, et les jours où les jeunes filles étaient là, ce qu’il avait montré de préférence, c’était quelques croquis… » A l’ombre des jeunes filles en fleurs